Actualité : Vœux 2020

La société de Perfectionnement d’homéopathie du Nord – SPHN – vous adresse ses meilleurs Vœux pour cette nouvelle année 2020.

Ceci était la version courte, et pour nous qui savons lire autre chose que les tweets, au nom du bureau de l’association je vous développe quelques idées de l’horizon de ces mois à venir.

Le déremboursement s’organise donc sur plusieurs mois, jusque une échéance de début 2021, histoire de décompresser « en douceur », les tensions accumulées.
En attendant, les conséquences des actions du collectif des 124, nous pourrions dire de la bande des 124, sont bien là.

Sont-elles justifiées ? Un de leur but est atteint, ou du moins en apparence.
Ils pourront s’occuper d’autres sujets, l’acupuncture, les cures thermales, et tant d’autres disciplines, pour pouvoir enfin enseigner aux médecins de la médecine, ou du moins ce qu’ils pensent être la médecine : médecine par les preuves, traduction de l’ « Evidence based medecine ».

Le curseur rationnel de nos confrères, car nous sommes confrères, il faut le répéter, est poussé un peu loin. Et les premiers mots prononcés par ces mêmes confrères au début de leur équipée sauvage et destructrice vis à vis des approches complémentaires de la médecine ; les premiers mots concernaient notre honnêteté intellectuelle. Et les mots n’étaient pas non plus couverts, allant jusqu’à évoquer le charlatanisme.

Je renvoie donc cette flèche argumentaire de l’honnêteté à nos confrères, concernant leur conviction qui pourrait apparaître profonde, de résumer la pratique de la médecine à l’ « Evidence based médecine ». Comme si la vérité était unique et évidente. C’est une vision de type idéologique et même réductrice de l’humain.

Car la rationalité peut aussi être idéologique. Mais l’attitude caricaturale d’exiger que la médecine soit réduite à cette idéologie suppose en soi un manque de rigueur intellectuelle et même d’intelligence d’ailleurs.

« C’est évident », est une belle phrase de nos générations. Il en est des mots et des phrases, qui caractérisent nos conversations. « C’est clair », « Il n’y a pas photo »…

Il n’y a pas qu’une vérité, mais des vérités relatives, dans un contexte donné et aussi à une époque donnée. Ce qui ne veut pas dire non plus que des vérités même anciennes ne sont pas utiles ou vraies, dans le contexte où elles ont été produites. Nous devons sans cesse faire des allers et retours dans les époques pour en définir une vérité du moment plus affinée.

La démarche scientifique, Karl Popper l’a souligné et en fait même une définition, c’est que toute vérité doit pouvoir être contredite. La science est donc évolutive et ne doit donc pas s’enfermer dans des principes irrévocables. Tout cela pour dire qu’il nous faut garder un esprit d’ouverture et de dialogue.

L’homéopathie provoque notre rationalité, et elle l’a toujours provoqué d’ailleurs depuis son origine. C’est une méthode basée sur l’expérience ; expériences du praticien et du patient. Une démarche empirique au sens noble du terme.

Comment donc peuvent agir ces granules homéopathiques ? Comment des produits aussi dilués peuvent-ils être actifs ? Et d’abord nous devrions dire aussi, sont-ils actifs?

Deux questions posées.
Une théorique, l’autre pratique.
La première question, contredit la médecine chimique.
La deuxième a déjà une réponse et constitue un fait, fait qui existe depuis la création de la méthode. Un fait d’observation de praticiens de tous âges et de tous temps depuis le 19e siècle, et un fait reconnu par une multitude de patients

La polémique actuelle concerne la première question.
La deuxième a été éludée et même méprisée.

Depuis longtemps d’ailleurs l’attitude de la médecine universitaire, a montré un certain mépris du vécu du patient ou du moins une méfiance sur « le dire » de ce patient, qui risquait de ternir la pure objectivité de l’enquête nosologique. Ces « malades trop bavards qualifiés de fonctionnels mis tous dans le sac d’une certaine « hypochondrie ». Quoique l’entité elle-même existe et correspond à des profils connus. Mais amalgamer le vécu symptomatique des patients contemporain des états pathologiques à ces états est une excuse bien commode pour dénier la complexité justement de l’être humain.

Les symptômes vécus, bien modalisés, individualisés, resitués dans leur contexte environnemental ou causal, symptômes parfois curieux ou paradoxaux, donnent une couleur aux symptômes de la maladie et font que chaque patient à maladie égale aura un aspect différent suivant le profil de patient ou une évolution différente suivant le terrain prédisposant.

Elle est là la démarche homéopathique!
Pourquoi devons-nous ainsi complexifier ?
La démarche classique médicale tente de standardiser, pour adapter une thérapeutique efficace et reproductible au maximum de malades atteints d’une maladie donnée et étiquetée, ce que nous appelons démarche nosologique. A maladie précise, traitement adapté et précis.
Tout n’est pas standardisable par contre chez nos patients.
Tout n’est pas évident, tout n’est pas clair!
L’un n’est pas l’autre, nous pourrions dire.

Une autre méthode est possible, dans les cas complexes certes, là où le patient réagit mal au traitement classique ou en complément pour faciliter ses réactions de guérison, pour rétablir son homéostasie ou plutôt pour l’aider à se mettre dans le meilleur état de santé possible, ce qui est une affirmation plus crédible.
Dans la démarche de l’homéopathie, la complexité symptomatique est acceptée et prise en charge.
La manière de gérer cette complexité est de prescrire suivant la similitude.

Cette démarche est à bien comprendre pour justement nous comprendre ! Nous ne reviendrons pas à son histoire et aux travaux de Hahnemann à ce propos, ce serait un autre sujet à traiter en détail. Mais comment donc la comprenons aujourd’hui cette similitude?  Quels mots nous viennent à l’esprit?

L’affinité, la ressemblance, la reconnaissance du soi, la similarité, des synonymes plus ou moins apparentés, l’accord, l’analogie…et dans notre physiologie même, l’effet miroir de certains neurones, le complexe majeur d’histocompatibilité, le système immunitaire qui reconnait le soi du non soi. Sans compter aussi la notion même de mémoire, phénomène dont on ne connait pas tous les mécanismes, mais il y aurait des sortes de cartes mentales, et le corps lui même faisant mémoire des événements qu’il a vécu ou/et subi…

Le fait de présenter une similitude dans certaines circonstances peut permettre le passage d’une information. Même si cette information semble mal comprise. Un phénomène qui n’est pas que chimique. On ne comprend actuellement une action thérapeutique que par un aspect quantitatif et chimique, alors qu’un organisme est sensible aussi à des phénomènes physiques et vibratoires, et les détracteurs et les media, s’obstinent toujours à nous caricaturer avec les gouttes d’eau dans l’océan ou la galaxie !
L’information n’a pas besoin toujours ni de beaucoup d’énergie ni de matière pour être opérative ( voir les travaux de Antony Wilden).

C’est par l’intermédiaire de nos organes des sens que cela est probablement possible, sans compter que nous n’avons pas que cinq sens. Les récepteurs tissulaires sont nos oreilles ouvertes dans le milieu sanguin, des reconnaissances immunitaires par des motifs structuraux analogues au tact, qui ouvrent des portes, des tunnels ioniques, et des messagers postaux transmettent ces messages à notre cerveau.

Des récepteurs olfactifs sont présents également dans tout notre organisme, pas seulement en haut de notre nez au travers de la grille ethmoïdale, mais partout dans notre corps ( voir les travaux du Docteur Courtens )[1].

 En fait, nous n’aurions pas que cinq sens, il existe aussi un sens du corps, par la proprioception, nous aurions aussi des sens plus subtils tel que celui de la perception du champ magnétique terrestre, cent fois plus faible que nos aimants domestiques. Même si les expérimentateurs ne ressentent rien, les tracés électroencéphalographies montrent des modifications. Et comme toujours existent des sujets plus ou moins sensibles qui n’en sont pas pour le moins des hystériques !

Une émission d’Arte il y a vingt ans nous alertait sur la diminution de la fertilité masculine au niveau mondial, La déclaration de Wingspread dans les années 90 nous avait alerté sur le danger des perturbateurs endocriniens. Notre inertie mentale collective attend les preuves scientifiques dont les protocoles ne se sont même pas mis en route. Avons-nous besoin de protocoles scientifiques alors qu’il suffit de constater les conséquences biologiques sur les animaux qui nous crèvent les yeux ? Les évidences sont là ! C’est cela aussi la démarche empirique : agir avant de tout comprendre, de manière pragmatique. Vouloir utiliser sans cesse les modèles existants sans les remettre en cause est une attitude en fait de repli pour compenser sa propre angoisse de ne pas maitriser les phénomènes.

Notre monde en plein bouleversement, en particulier de la santé a besoin d’initiatives convergentes, et non pas de luttes incessantes complétement dépassées et orgueilleuses. Un terme apparait actuellement, celui de médecines intégratives. Je préférerai dire d’approches intégratives de La médecine, et même d’approches intégratives de l’individu malade et plus encore d’approches intégratives de prévention de santé.

Malgré les bouleversements que nous avons vécus cette année 2019, qui dépassent de loin nos problématiques de l’approche homéopathique, restons confiants et non pas sereins mais en vigilance active.
Non ! Nous n’avons pas rêvé , quand nous avons vu les améliorations de nos patients suivis par les soins homéopathiques, améliorations parfois spectaculaires mais aussi indirectes par les diminutions des nuisances iatrogéniques des abords strictement chimiques médicamenteux, ainsi que l’aide à la responsabilisation des patients dans leur chemin de guérison.

Nous ne pouvons pas, par contre, rester dans une aussi confortable position qu’avant 2019, car il y a un avant et un après 2019 ! Nous nous devons d’être d’autant plus vigilants sur notre pratique, de par notre éthique médicale bien sûr, vigilants sur notre bonne intégration aux problèmes de santé publique et de prévention, à notre formation à la fois classique et homéopathique.

Nous nous devons d’avoir une pédagogie claire vis-à-vis de nos patients et confrères, savoir analyser notre pratique au cabinet avec des traitements qui soient explicables simplement. Les ordonnances complexes sont à éviter bien que devant des situations complexes, cela n’est pas toujours facile. Il vaut mieux un traitement simple pour pouvoir juger ensuite des effets en toute objectivité.

Regroupons nous aussi, dans les associations ou en groupe de pairs, car il n’est jamais bon de rester isolé, et la pédagogie dont je vous parlais plus haut, c’est ensemble qu’il faut la rénover. Donnez nous vos idées et réflexions, car nous avons besoin de votre pleine et responsable participation.

Rejoignez nous donc dans nos sociétés de formation, et de perfectionnement, partageons ensemble nos idées et continuons à défendre et pratiquer cette belle discipline homéopathique qui respecte le mieux possible le patient dans sa globalité et utilise d’ailleurs cette globalité de manière active pour trouver le ou les médicaments qui potentialiseront sa réaction naturelle de guérison. Cela non plus nous ne l’avons pas rêvé mais constaté dans nos expériences ainsi que nos ainés depuis plus de deux cent ans, et par l’intermédiaire de praticiens et de grands cliniciens.

Bonne année 2020, vingt sur vingt, autant se donner un objectif ainsi maximum, nous nous noterons en fin d’année, l’essentiel est d’avoir une moyenne honorable.

Amitiés à toutes et tous, Consœurs, confrères, amis pharmaciens, sages-femmes…

Et recevez aussi ceux de notre équipe SPHN qui vous reçoivent régulièrement au « Club Marot » à Lille.

Dr Didier DESWARTE

Président SPHN et l’équipe du bureau

La société de Perfectionnement d’homéopathie du Nord – SPHN –

https://www.sphn.fr

[1] (1) Le cœur, le sang, les poumons, les spermatozoïdes(20), l’intestin, la rétine, le foie, la prostate, les globules rouges, les leucocytes circulants(48), le thymus(46), les muscles squelettiques(46), les testicules(39)(46), la rate, la thyroïde(46), la vessie(46), le rein(47), la peau(49) et les cellules du pancréas sécrétant l’insuline ont des récepteurs olfactifs.(7)(50)(51)

Mémoire de fin d’études du diplôme d’homéopathie à la faculté de médecine de Lille – 2016 – Dr Florence COURTENS;

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