Soirée du 16 Novembre 2017 : La relation Médecin-Malade en Homéopathie

Programme de la soirée de formation SPHN du 16 Novembre 2017

– La relation Médecin-Malade en Homéopathie. Peut-elle être thérapeutique ?

Le docteur Anne Fourreau médecin à Aniche, a une longue expérience de la médecine psychosomatique. Elle intervient comme enseignante au département de psychologie médicale de paris Est, Créteil. Elle enseigne la relation médicale aux étudiants en médecine, au travers de modules pratiques et de mise en situation par des jeux de rôle.

Notre sujet concerne la relation Médecin malade en homéopathie. Le sous titre étant une question? Cette relation peut elle être thérapeutique?

J’intercale ici une parenthèse personnelle. Vous recevez un patient qui a eu un traumatisme. Les hématomes vont ils mieux se résorber, par votre simple relation thérapeutique. Nous pourrions dire que vous avez alors rassuré votre patient ce qui est déjà un point. Mais si vous donnez ARNICA en plus vous pourrez constater avec l’expérience et le patient lui même aussi, que cela va plus vite et que le patient se remettra aussi plus vite du choc y compris psychologique. Donc le médicament aussi est utile. La thérapeutique par contre sera d’autant plus efficace que vous aurez une similitude symptomatique d’où la nécessité d’individualiser votre patient. Le médecin apprend donc à connaitre le patient. Il y donc un lien indissociable entre la relation elle même établie avec le patient, le médicament donné en similitude et ensuite le vécu propre du patient lors du traitement.

Au cours de cet exposé bien construit, le Docteur Anne Fourreau, nous rappelle tout d’abord les concepts de la pharmacologie classique et la difficulté de gérer les associations médicamenteuses Au delà de deux médicaments on ne sait plus prévoir les effets secondaires. On ne sait pas non plus adapter d’emblée le médicament à la sensibilité propre du malade, d’où le retour raisonnable au précepte hippocratique du « primum nocere ».

Notre consoeur dans sa biographie évoque sa découverte de l’homéopathie dans les années 85. Elle découvre alors une approche holistique séduisante associant le corps et l’esprit, le mode de vie, et l’individualité réactionnelle de l’individu. L’homme est inclus ainsi dans son environnement comme nous le montre les dernières approches de l’épigénétique.

En 1988, Le Dr Fourreau rejoint le centre international de psychosomatique. Dans cette démarche de la discipline psychosomatique la prise en compte des affects y est essentielle, y compris d’ailleurs l’analyse des rêves, ce qui est ici une démarche commune avec les approches freudiennes et jungiennes.

Dans les années 2004, Anne Fourreau rejoint le diplôme DER de psychologie médicale de Créteil, dans les quels sont inclus d’ailleurs 5 modules de cette méthode déjà éprouvée de Balint. Vous avez d’ailleurs dans les powerpoints joints les référence bibliographiques d’ouvrages de fond semblant fort utiles à notre pratique.

Qu’ est ce donc que cette communication singulière entre le médecin et le malade?

En avant propos, Le docteur Fourreau, nous fait part des approches statistiques troublantes de la qualité déficiente de la relation médecin malade dans notre population. Le médecin coupe la conversation du patient en début de consultation en moyenne au bout de…?  20 secondes. Nous ne sommes même pas dans la minute donc !

Cinq attitudes de l’écoute active sont décrites. Tout d’abord l’évaluation et le jugement. Un jugement trop rapide peut être très négatif dans l’évolution de la relation. l’interprétation si elle est trop rapide risque d’être délétère si elle est vécue comme fausse par le patient.L’aide ou le conseil sans que le patient ait eu le temps lui même de s’analyser seront inopérants.Les questions posées au patient seront courtes et ouvertes pour que lui même puisse se découvrir.Enfin le cinquième facteur est la reformulation, technique commune avec les psychanalystes.

Ensuite à ce stade de l’exposé, est abordé la pensée d’Hahnemann, le fondateur de notre méthode homéopathique et nous redécouvrons avec bonheur plusieurs de ses citations, qui nous semblent très actuelles et empreintes de bon sens et de modernité. Car à notre époque nous redécouvrons des évidences perdues par une approche du corps totalement désincarnée (C’est moi qui souligne ici ce point abordé aussi par notre consoeur).

Sont abordées ensuite quelques approches techniques de la communication,l’adaptation à des personnalités caricaturales ou envahissantes, la communication infraverbale et l’empathie, explicitée aussi par cette découverte récente des neurones miroirs. N’oublions pas aussi que la capacité de prendre soin de l’autre est une adaptation biologique (titre de la diapo 36).

Ensuite n’oublions que la biologie chez l’homme a aussi ses travers et qu’ils doivent être corrigés par la culture pour éviter les dérives, car l’homme est sensible aux conditionnements. Le mimétisme facial,les postures corporelles nous sont bien utiles aussi. Laissez vous donc guider par le document powerpoint qui vous est joint et qui sera un bel outil en sachant que rien ne remplace aussi les jeux de rôle, car ils constituent aussi des outils, qui avec votre expérience vous feront gagner du temps.

Le médecins qui pratiquent l’homéopathie incluent dans leur analyse la sphère émotionnelle et affective, et ont un abord plus complet de la personne humaine d’autant plus que pour l’homéopathie soit efficace, cet abord global est nécessaire pour le choix de la thérapeutique elle même et le garand de son efficacité.

J’ajouterai que le jeune médecin par cette technique peut mieux s’épanouir dans sa vie professionnelle elle même et éviter le burn out. Cinq items sont nommés en conclusion pour répondre à la question du titre de cette conférence, et je vous laisse ici méditer le dernier.

« La méthodologie homéopathique réunifie le patient en abordant tous les aspects de sa vie et de sa santé ».  

Merci au docteur Anne Fourreau pour sa brillante intervention lors de cette soirée au restaurant Clément Marot de Lille.

Dr Didier DESWARTE